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QUAND LA RESTAURATION PERMET L'INSERTION SOCIALE

avec Jean-Baptiste Dziura

Atelier

Jean-Baptiste Dziura, manager du Café Joyeux rue Saint-Augustin, nous explique la belle histoire des Cafés Joyeux.


Qu'est-ce que Café Joyeux ?

Café Joyeux aide l'intégration des personnes porteuses d'un handicap mental ou cognitif en leur offrant un travail en milieu ordinaire.


Quel a été l’élément déclencheur de la création de Café Joyeux ?

L'idée vient d’un chef d’entreprise, Yann Bucaille, qui organise des sorties en voilier avec des personnes en situation de handicap. Un jour, lors d'une sortie en mer, une personne autiste lui confie qu’elle n’arrive pas à trouver un travail. Yann décide alors de créer un café où les personnes en situation de handicap mental ou cognitif peuvent travailler et être payées. Un café est le lieu idéal car ces personnes sont très douées pour le service et le contact humain !


Pourquoi ces personnes en situation de handicap mental et cognitif rencontrent des difficultés pour trouver un emploi ?

Des ESAT (Etablissement et Service d’Aide pour le Travail) et des associations emploient des personnes en situation de handicap mais très peu d’entreprises le font ! Ces personnes souffrent énormément de ne pas avoir de travail. La plupart ont accumulé des stages très courts et certains ont eu de mauvaises expériences professionnelles. Notre but, c’est de créer un climat favorable pour que ces personnes se sentent épanouies dans leur travail. Pour l’instant, c’est réussi : personne n’est parti de chez Café Joyeux depuis le début du projetil y a 2 ans ! C’est assez remarquable dans le secteur de la restauration où le turnover est énorme.


Quels sont les meilleurs souvenirs que vous avez ?

Il y en a tellement ! Parfois on se rend compte des compétences professionnelles, du savoir-vivre et de l’autonomie que la personne a acquis depuis 2 ans. Ce sont ces petits moments du quotidien qui sont gratifiants ! Les personnes prennent aussi de l’assurance dans leur vie personnelle : elles osent prendre le métro, parler aux gens et certaines ont un compte en banque. Il y a une jeune femme de mon équipe qui va passer son permis pour quadricycles légers, alors qu’elle n’a jamais passé de test de sa vie !


Est-ce que vous savez s'il y a des initiatives similaires ailleurs ?

Nous étions les seuls coffee shops de ce type. Depuis des restaurants sur le même modèle se développent à Paris (En 10 Saveurs, Le Reflet) et c'est une bonne nouvelle !

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